Le village actuel de La Bâtie-Rolland s'est stabilisé auprès de la route actuelle, après être descendu peu à peu tout au bas de la pente sud de la colline qui porte le château ruiné.
De ce sommet, une fortification, bastida, probablement construite au XIIe siècle par un personnage dénommé Rolland contrôlait aussi bien la route actuelle de Montélimar à Dieulefit du côté sud que du côté nord, au-delà du Vermenon, le chemin de Gontardin.
La date la plus ancienne faisant état de la seigneurie de La Bâtie-Rolland est celle d'un hommage prêté en 1212 à Lambert Adhémar de la Garde par Giraud et Hugues Rolland, mais connu seulement par l'inventaire des papiers d'Escalin des Aymar, seigneur de la Garde Adhémar, inventaire dressé en 1714.
On note la présence d'un Hugues de la Bâtie (Hugo de Bastida) comme témoin de l'acte d'émancipation d'Hugues Adhémar par son père Lambert, seigneur de Montélimar en 1272.
On connaît aussi un autre Hugues, seigneur de La Bâtie-Rolland et chevalier
(Hugo, dominus de Bastida Rollandi, miles), témoin de l'hommage prêté en 1336 au comte de Valentinois, pour ses possesions de la Valdaine par Lambert Adhémar, seigneur de Montélimar.
Ces mentions confirment les liens de vassalité existant entre les deux familles et montrent
aussi l'évolution de la formation du nom du lieu.
En effet, la Bâtie est un toponyme extrêmement courant qui semble apparaître après le milieu
du XIIe siècle dans notre région pour désigner un habitat médiéval nouvellement fondé et fortifié, et il a bien fallu lui adjoindre le nom des seigneurs pour le différencier de ses homonymes.
D'après Michèle Bois